Ce février de 2007 j’ai vécu mes meilleurs carnavals, les derniers jusqu’à aujourd’hui. Cette fois tout le monde était là pour me dire au revoir, mes cousins, mes amis, mes parents et mes frères. Ce fut des adieux chargés de folklore et de joie, tous étaient contents pour ce qui m’arrivait mais tous fuyaient le sujet, comme s’ils savaient que je déteste tant les adieux.
Mais le jour du voyage arrive et ce 23 février on était à l’aéroport mes parents, mes deux frères, mon copain de l’époque et moi. Après près d’une heure d’attente, l’appel fatidique arrive, c’est l’heure d’embarquer. Après cet appel, regarder aux yeux de mes êtres chers sans des larmes est devenu impossible. Et la seule chose que j’arrive à faire est de les serrer dans mes bras chacun son tour et sans prononcer un seul mot, j’ai croisé la porte. Il n’y avait plus de marche arrière, je ne me souviens pas de ses derniers mots.
De Barranquilla vers Bogota : Vu mon état, je m’attendais à pleurer comme un bébé tout le long du trajet. Mais en arrivant à ma siège dans l’avion je me retrouve assise à coté un Prêtre jeune, de 30 ans max. Et moi qui ne suis pas religieuse, me voyais déjà recevoir le sermon et la bénédiction. Mais à la fin j’étais fascinée par l’histoire de cet homme qui a commencé à me parler de ses expériences en Afrique, de sa formation en Italie et de ses voyages en Europe. J’ai trouvé une personne très ouverte d’esprit. Ceci à changé le ton du reste de mon voyage, je me suis focalisée en ce qui m’attendais, en ce que je voulais faire, dans les endroits et personnes que j’allais rencontrer.
Une fois à l’aéroport de Bogota, j’ai retrouvé une famille amie qui m’avait hébergé et raccompagné dans les dernières démarches auprès de l’ambassade. Ils sont venus pour m’accompagner pendant les 4 heures avant le départ de mon vol vers Paris et ils sont venus pour les adieux aussi. Cette famille était composée des parents, une fille de 10 ans et un garçon de 4. Ils étaient des personnes sincères, aimables et désintéressées. Quand le moment des adieux arrive, la maman et la fille étaient fondues en larmes et moi, je ne pouvais plus pleurer. Elles m’ont donné une lettre que j’ai ouvert qu’une fois installée à Paris et seule dans ma chambre. Cette lettre m’a émue jusqu’aux os et jusqu’aujourd’hui, je suis émue à chaque fois que je la lis. Elle représente le souvenir de mes adieux, de la douleur que j’ai ressentie et le cœur des personnes que j’aime et qui serons toujours à mes cotés.
11 heures d’un vol tranquille, long et épuisant, me séparaient de ma nouvelle vie, je ne pouvais plus atteindre. Je ramenais mes valises chargés de rêves, d’espoir et des illusions. J’avais ma sœur et la magique ville de Paris qui m’attendaient. J’avais des opportunités et des objectifs à atteindre. Les adieux avec ma famille me semblaient déjà loin, j’étais prête à faire celui et d’autres sacrifices pour accomplir mes rêves. En ce moment-là ma nouvelle vie commençait!